L’hologramme est créé à partir de l’holographie, qui est une méthode pour enregistrer le volume d’un objet en trois dimensions et le représenter sous forme d’une image. Cette technique a été rendue possible grâce aux progrès dans le développement des lasers au cours du siècle dernier. Bien que les hologrammes soient actuellement utilisés principalement dans le domaine expérimental et ne soient réalisables qu’en laboratoire, le terme « hologramme » est couramment utilisé. Cet article explore l’histoire de cette technologie, ses développements et l’utilisation abusive de son vocabulaire.
L’Histoire de l’Hologramme
Le concept d’holographie a été imaginé par Jules Verne en 1892, mais il a fallu attendre 1948 pour que le physicien Dennis Gabor invente réellement la technique. En 1971, Gabor a reçu le prix Nobel de physique pour cette invention. Ce n’est que récemment, en 2015, qu’un consortium de laboratoires coréens, dirigé par LG, a réussi à créer le premier hologramme en couleur, mais seulement dans des conditions très spécifiques impliquant la création d’interférences dans un système de lasers. Bien que les hologrammes que nous voyons dans des films comme Star Wars restent pour l’instant purement fictionnels, des dispositifs sont actuellement en mesure de créer des illusions holographiques.
L’hologramme : quand le langage trompe notre perception
De nos jours, le terme « hologramme » est souvent utilisé pour désigner tout objet en trois dimensions donnant l’impression de flotter dans l’air grâce à un dispositif. Cependant, cela constitue un abus de langage si l’on se réfère à la définition scientifique du terme. Ce que nous connaissons actuellement est en réalité une illusion optique, car nous avons l’impression qu’une forme en 3D est en lévitation devant nous. Cette illusion est obtenue grâce à l’utilisation d’un support physique, tandis qu’un véritable hologramme est créé sans aucun support, une méthode qui n’est possible qu’en laboratoire.
Quelles sont les différents moyens de diffusion d’un hologramme ?
Actuellement, de nombreuses entreprises travaillent sur le développement de nouveaux supports qui permettent de créer une illusion holographique, souvent inspirée du fantôme de Pepper. Pour cela, elles ont recours à différentes technologies.
Le fantôme de Pepper est une méthode très courante dans l’art scénique qui permet de créer l’illusion d’apparition et de disparition d’objets. Cette technique a été inventée au milieu du 19e siècle pour le théâtre, dans le but de produire des apparitions de fantômes sur scène de manière crédible. Pour réaliser cette illusion, la technique utilise deux espaces distincts : l’un est visible par le public, tandis que l’autre, appelé « blue room« , est caché. Une vitre invisible placée à un angle de 45 degrés sépare ces deux espaces. En projetant une lumière assez forte sur un objet, un reflet net est créé devant le public, donnant l’impression d’une apparition surnaturelle. Depuis, cette technique est largement utilisée dans le domaine du spectacle.
Les vitrines holographiques sont une version réduite du fantôme de Pepper qui permettent d’afficher des modèles 3D. Elles sont disponibles en plusieurs tailles et peuvent être interactives grâce à une télécommande ou un smartphone. Les vitrines donnent l’impression que le volume en 3D est en suspension dans l’air à l’intérieur d’une vitrine.
Les pyramides holographiques sont un système similaire aux vitrines, mais avec quatre faces qui permettent de visualiser l’objet en 3D à 360°. Comme les vitrines, elles peuvent être pilotées à distance à l’aide d’une manette ou d’un smartphone. Des versions miniaturisées pour smartphones sont également disponibles à faible coût ou peuvent être fabriquées artisanalement, ce qui permet de réaliser des démonstrations facilement et en toute mobilité.
Le dispositif Hypervsn, créé par Kino-Mo depuis 2012, est un projecteur holographique qui utilise des diodes électroluminescentes (LED) pour diffuser un flux vidéo sur quatre rayons. Grâce à la vitesse de rotation des rayons, il crée l’illusion qu’un objet en 3D lévite sans support visible. De plus, ces appareils peuvent être connectés pour agrandir la zone de projection. Des grandes entreprises, telles que Renault, ont déjà utilisé ce support dans leurs campagnes publicitaires dans les gares. Il existe maintenant plusieurs dispositifs similaires et peu coûteux, mais de qualité inférieure.
L’hologramme : un outil destiné aux professionnels
Le marché de l’hologramme étant très coûteux, les professionnels sont les principaux utilisateurs de cette technologie. Initialement réservé aux arts de la scène avec le fantôme de Pepper, l’hologramme a attiré l’attention de nombreux secteurs grâce à son impressionnante capacité de fascination. Ce dispositif lumineux et presque magique a la capacité de captiver totalement le public. Les marques ont bien compris son potentiel en termes d’attraction et l’utilisent désormais comme support de communication exceptionnel dans divers contextes tels que les salons, les showrooms ou les boutiques.
Les projections holographiques : une industrie privilégiant le milieu du spectacle
Le monde du spectacle est largement considéré comme étant le secteur de prédilection pour la projection holographique, ayant vu naître la technique du fantôme de Pepper. Les artistes décédés comme 2pac, Michael Jackson ou encore Claude François sont régulièrement recréés sous forme d’hologrammes pour des performances scéniques. De nos jours, les avancées technologiques ont permis la création d’illusions particulièrement réalistes. Dans un autre contexte, le politique Jean-Luc Mélenchon a été projeté simultanément en plusieurs endroits lors d’un meeting durant la campagne présidentielle de 2017.
Un outil de marketing infaillible
Les projections holographiques sont devenues un outil prisé du marketing grâce à la production de dispositifs plus mobiles. Les marques utilisent désormais des modèles 3D animés pour mettre en valeur leurs produits dans des espaces tels que les showrooms, les boutiques ou les salons. Les hologrammes, qui semblent flotter dans les airs, attirent l’attention du public en agissant comme un phare fascinant. En utilisant cette technologie, les marques peuvent créer une image novatrice et dynamique tout en promouvant leurs produits.
Les musées et l’utilisation des hologrammes
Les musées ont également recours aux projections holographiques pour répondre à des besoins spécifiques. En effet, certains objets ou œuvres d’art trop dégradés ou disparus peuvent être reproduits fidèlement en 3D puis projetés en hologramme pour le public. De plus, ces reconstitutions peuvent être rendues interactives, permettant aux visiteurs de manipuler virtuellement les objets en toute sécurité. Les musées peuvent également intégrer des animations holographiques dans la scénarisation de la visite pour une expérience plus immersive.
Conclusion : Qu’est-ce qu’un hologramme ?
L’hologramme gagne en popularité et se retrouve de plus en plus présent dans notre quotidien. Les marques utilisent de plus en plus ce type de support pour offrir une expérience nouvelle et marquante aux consommateurs. De nombreux secteurs sont aujourd’hui intéressés par les hologrammes, et les nouveaux dispositifs miniaturisés facilitent leur intégration dans des espaces restreints. La multiplication des supports et la baisse de leurs coûts laissent présager que les entreprises de toutes tailles pourront bientôt y avoir accès. Il est possible que les projecteurs holographiques remplacent à terme les supports d’affichage classiques en raison de leur capacité à fasciner le public et de leur coût moindre. Les hologrammes correspondent parfaitement à la tendance actuelle du marketing expérientiel, qui consiste à proposer une expérience immersive. Dans tous les cas, les hologrammes continueront de nous émerveiller !